La crise de l’euro (trop) fort

Image

En ce moment, la valeur de l’euro fait débat, notre monnaie est-elle trop forte par rapport aux autres, où est-ce un atout du point de vue des importations ? 

La zone européenne débat sur les mesures à mettre en œuvre pour limiter les conséquences de cette hausse. Le poids de l’euro fort est qualifié de pénalisant par un grand nombre de pays et d’économistes. M. Draghi  a annoncé « la hausse de l’euro est un risque ». Le problème étant que chaque pays a des objectifs et des stratégies divergents. Pour l’Allemagne un euro fort est signe de puissance économique alors que pour d’autres c’est une faiblesse car cela freine les exportations et donc les possibilités de croissance des pays concernés. Afin de lutter contre une baisse des exportations et donc de la croissance, la zone euro qui subit la « guerre des monnaies » vis-à-vis de l’Amérique et l’Asie doit trouver des solutions pour s’immuniser contre la volatilité de sa monnaie. Je vais donc présenter quelques pistes …

–          Définir une politique de change commune : l’art L’article 209 du traité de l’union européenne prévoit une procédure d’intervention sur le marché des devises. Le problème étant qu’une telle intervention doit se faire dans le cadre de la politique de stabilité des prix de la BCE, cela signifie que la BCE peut donc contrer toute intervention qui n’émanerait pas d’elle-même. Ce pouvoir empêche donc toute « dévaluation compétitive ».  M Hollande demandant une dévaluation de l’euro, s’est heurté au triangle d’incompatibilité de M. Mundell qui signifie qu’il est impossible d’avoir une politique monétaire autonome, une circulation des capitaux libre et un taux de change fixe. Il est donc possible d’intervenir selon les textes, mais est-ce vraiment réalisable ? N’est-ce pas une aberration de notre système européen ?

–          Améliorer la compétitivité : dans un contexte ou le triangle d’incompatibilité de Mundell s’applique le seul moyen de compenser une perte de compétitivité causée par la hausse nominale du change est une dévaluation interne. Pour préserver l’intégrité financière des entreprises, il leur faut moderniser leur production, par une délocalisation (réduction des couts) de celle-ci ou par une réduction du coût du travail (licenciement). Cette méthode entraine dans un premier temps une augmentation du chômage, mais comme la monnaie forte permet de freiner l’inflation, les revenus étant sensés continuer de progresser, cela permet de soutenir la demande interne et donc permet de relancer l’emploi. Cette politique d’amélioration de la compétitivité entraine souvent, à moyen terme, un gain de parts de marché à l’export. L’Allemagne est très partisante de cette politique.

–          Couper la zone de l’euro (en deux) : le problème de l’euro fort n’est pas le même pour tous. D’après l’étude de Gilles Moec économiste à la Deutsche Bank, les entreprises italiennes perçoivent un recul de leur compétitivité dès lors que le cours de l’euro atteint 1,17 dollars alors que selon les entreprises allemandes, ce ralentissement est constaté qu’à partir de 1,74 dollars pour un euro. Face à cette constatation qui risque de s’accentuer à cause de l’euro fort, l’ancien patron des patrons allemand Hans-Olaf Henkel a proposé l’éclatement de la zone euro en deux zones : un « euro du nord » et un « euro du sud ». Cet éclatement permettrait donc de distinguer trois zones (nordique, centre et sud) qui toutes trois ont une croissance et une inflation à un rythme différent. Le principal problème de ce modèle risquerait de sanctionner l’échec politique de la monnaie commune… Cet éclatement risquerait aussi d’entrainer une fuite des capitaux vers le nord, d’enchérir un peu plus l’euro de cette zone et dans un même temps pénaliser l’euro du sud qui priverait les entreprises de cette zone d’investissements nécessaire à leur croissance.

–          Délocaliser sa production ou se couvrir : délocaliser pourrait avoir deux avantages, le premier serait de profiter d’un coût du travail plus faible ou se rapprocher des sources de matières premières afin de réduire les frais d’acheminement… Le second serait de s’implanter dans un pays ayant une monnaie plus faible afin d’exporter à un meilleur prix à leurs clients situés sur le marché de la zone euro ou surtout préserver leur présence sur le marché de la monnaie faible (quelques exemples de grosses entreprises ayant réalisé cette opération pendant la crise : EADS, BMW, Dassault… s’implantant aux USA pour profiter du dollar).

Une autre solution serait de se couvrir contre ses taux de change. Le principal problème évoqué par les entreprises qui commercent à l’étranger est que se couvrir à un coût. Une grande partie des entreprises qui exportent sont des PME et TPE qui ont peu de trésorerie et n’ont donc pas les moyens de se couvrir… encore une fois se sont les petites entreprises qui sont touchées par ce risque… n’est-ce pas la simple loi du marché ? Seuls les plus forts survivent…

 

Et vous qu’en pensez ? quelle serait la meilleure solution ? 

2013 : la sortie du tunnel ou la descente aux enfers

http://http://www.youtube.com/watch?v=rrs_NAorplU

En ce début d’année 2013, un grand nombre d’incertitudes perdure, cependant certains économistes restent optimistes et annoncent un retour à la croissance en France et dans la zone européenne. Entre morosité ambiante et optimisme forcené, voici de quoi y voir plus clair sur ce que nous réservent les prochains mois.

Trois raisons de déprimer :

–       La récession guette : depuis 2008, on ne cesse d’entendre ou de lire sur tout type de média le mot « Crise ». Celle-ci a été présenté de toutes les manières possible ; financière, économique, européenne… les crises et le temps passent mais une chose est sûre, la croissance reste au point mort. Le gouvernement français table sur une croissance de 0,8% en 2013 alors que la moyenne des économistes prévoit environ 0,1%. La croissance de l’année 2013 sera donc surement nulle comme en 2012.

–       Le pouvoir d’achat est en baisse : la croissance étant nulle, cela signifie un manque à gagner pour l’état. Celui-ci a pour autant de plus en plus de dépenses à financer (merci M. Hollande), il doit donc trouver des moyens de faire entrer plus d’argent dans les caisses, la solution : augmenter les impôts… son programme ayant pour but de faire payer les ménages les plus riches (création d’un tranche à 75%) mais aussi les classes moyennes à travers un gel des barèmes qui entraine pour certains le passage à la tranche supérieure juste du fait de l’inflation… cela n’était pas suffisant le gouvernement étudie des projets visant à taxer les allocations familiales, les retraites… pas étonnant que certains restent au chômage, a ce rythme là, on travaillera bientôt pour la gloire… De plus, quand ce ne sont pas les impôts, ce sont les tarifs du gaz, de l’électricité, des transports… Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) prévoyait une baisse du pouvoir d’achat de 1,2% en 2012 comme en 2013.

–       Le chômage hors de contrôle : Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits fin décembre a marqué le 20e mois consécutif de hausse, les prévisions ne laissant guère espérer d’amélioration dans les mois à venir. La seule inconnue réside dans l’ampleur de l’augmentation. Notre cher président de la République M Hollande avait pourtant annoncé « sa volonté d’inverser la courbe du chômage d’ici un an » lors de ses vœux. Huit moins après son élection, le constat est alarmant, il a donc annoncé que l’année 2013 sera « l’année de la grande bataille pour l’emploi »… on attend les résultats.

Trois raisons d’être optimiste :

–       Des prévisions souvent fausses : les chiffres annoncés ne sont que des prévisions et sont souvent erronés, Il y a quelques mois encore, certains prédisaient un éclatement de la zone euro, qui verrait la Grèce, suivie par les autres pays, abandonner la monnaie unique. Ce scénario semble aujourd’hui écarté. Plus généralement, il est de toute façon périlleux de prédire des mois à l’avance quel sera l’état de l’économie. Une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) montre que les prévisions de croissance émanant du FMI, de la Commission européenne, du gouvernement ou de l’OCDE tombent rarement juste. Elles n’avaient pas vu venir la forte récession de 2009. En revanche, elles avaient sous-estimé la reprise qui s’est produite en 2010.

–       La crise européenne, une histoire ancienne ? : M le Président a répété que la crise de la zone euro « est derrière nous », de plus, le ministre de l’économie allemande estime que le pire est derrière nous. Du point de vu des marchés, les bourses européennes ont atteint des paliers record en ce début d’année. les taux obligataires des Etats sont en baisse. La France peut ainsi emprunter de l’argent à des taux historiquement bas, parfois même négatif sur les courtes périodes. Les taux italiens et espagnols souffrent encore d’écarts importants avec les taux allemands (taux de référence), mais on est loin des records observés à l’été 2012. Reste à convertir cette éclaircie financière en véritable reprise économique.

–       De nouvelles mesures mises en œuvre : Et si, après tout, la politique pouvait influer sur la conjoncture économique ? C’est ce qu’espèrent François Hollande et son gouvernement. En 2013, les premières mesures phares du quinquennat, comme les contrats de génération ou les emplois d’avenir, vont atteindre leur rythme de croisière. Et le crédit d’impôt pour la compétitivité (Cice) est censé redonner de l’air aux entreprises.

En attendant, il faudra se contenter d’espérer.